LA TERRE A FLEURI - MAI I\JUIN 2018

 Un printemps peut être est un projet de texte commencé en 2008, dix ans plus tard je suis toujours au travail. Je vous livre quelques poésies soufflées par la saison,inspirées par la vie qui dure en nous malgré parfois quelques défaites sereines.

 

 LA TERRE A FLEURI 

La rétine émue capte le vert tendre

Soudain l’éclosion

Après un hiver infernal

Bien trop long

Ma douleur sage

Nous vivrons quelque temps

Une saison heureuse

 

 Goûter la brise dans les feuilles

Fouler l’herbe sous les pieds fatigués

Se taire à l’ombre d’un arbre

Sourire au retour des magnolias

 

La glace a fondu,

la terre a fleuri,

Nous sommes en vie

Sous un ciel plus clément,

 

La clé des saisons

Est une porte qui s’ouvre

Au printemps.

 

13 Mai 2018

 

 CIEL LIQUIDE

 

Une pluie verte tombe drue

Les arbres ruissellent

Les oiseaux de retour

Égayent les ciels avides 

Les bruits ailés, 

Les chants d’oiseaux.

 

L’odeur de terre m’inonde

Me rassure

 

Nous sommes au rendez vous

Nous sommes tièdes et vivants

Tels les narcisses suaves 

 Tels Les vieux chênes

 Tels Les nuages fugaces

 Tels Les pierres inamovibles

 

Seule compte la présence qui s’écrit

Parchemin sacré

Belle peau de nacre

Où les saisons creusent leurs rides

 

 Aller Jusqu’au bout

De cet affolant et merveilleux voyage.

 

20 mai 2018

 

 FOLIE SUBLIME

 

 Ne plus savoir ce que le mot beauté veut dire.

Trop de définitions closes, 

 Trop de systèmes qui idéologisent le beau,

Le beau serait le bien, le vrai, le juste, le bon

Le sage.

Oui mais : nous mentons à nous-mêmes,

Nous avons un inconscient,

Nous allons mourir.

Je ne sais plus ce que le mot beauté veut dire.

En marche vers qui,

Vers où?

Vers la tombe. Inéluctablement.

Nuits de passion sans lendemain :

Printemps sans été écrit René Vivien.

 

 Ce que le mot beauté veut dire :

Je regarde le printemps qui se répète,

Qui titube comme l’histoire,

Ivre de vert et de vie, 

Éclore machinalement,

Sublime tristesse, 

Sublime faiblesse,

Sublime désarroi, 

Sublime folie.

Peut-être la beauté devient une imposture

En héritage,

Mince couche de mots qui peut encore reluire,

Frêle comme un papillon, 

Une rose noire,

Être belle de votre liberté?

 

22 Mai 2018

 

 

 

 

 

 

 

 

 

UN AUTRE JOUR

 

 

L’écrouloir tamisé de lumière,

 Un autre jour se lève,

Sans pardon ni sursis.

 

Les illusions défaites

Les unes après les autres,

Déteignent l’encre sur la page

Pâle de stupeur.

 

Les masques jonchent le pavé.

Les appels aux secours sont inutiles

La maladie avide vous ronge.

 

Les fleurs embaument

Il fait ironiquement tiède et si beau :

Un ciel encore, de cristal gris.

Mes mains ne savent qu’écrire.

Versifier le pire.

 

S’assoir au pied d’un vieil arbre

À l’ombrage calme et silencieux,

Tandis que le temps, vorace,

Nous dévore avec rage.

 

Humer la terre douce et silencieuse

Coucher le poème sur l’herbe,

Empreintes des doigts ridés,

Qui tracent l’inscription du vent.

 

23 Mai 2018

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Décès impromptu

 

 

 J’apprends sa mort au printemps

Alors que la vie éclot en force, en vigueur,

Il m’avait dit qu’il était malade

Avec beaucoup de calme

Comme on parle de soi à la troisième personne,

Qu’il se soignait… Il s’inquiétait des autres

Bien plus que de lui.

Nos dialogues furent souvent longs,

Essentiels, profonds, directs.

Au café, au téléphone, à la maison,

Il parlait avec précision.

 

J’apprends sa mort au printemps.

J’ai mis vingt-quatre heures pour le pleurer.

Je te sens encore si vivant, si tiède, si proche.

  

 J’essaye d’écrire un livre,

Il va être peuplé de fantômes.

Je te promets de vivre,

Je te promets de pardonner,

Je te promets d’aimer.

Je te promets de me souvenir.

 

Même si le temps passe,

Je te le promets.

Confusément je sais tu te reposes.

 

Je pose une rose auprès d’un prince,

Je pose la paix auprès d’un homme endormi.

Je pose un poème auprès d’un ami.

 

Pour lui j’aimerai croire au Paradis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 LA TRÊVE VERTE


L’hiver glacial, lumineux, pourtant, 

Difficile en somme,

Laisse une empreinte blanche.

 

La vie retourne à elle-même,

Mais la toile hurle le froid.

 

Le soleil a brillé sur la glace,

Où sommeillaient les iris et les roses.

 

La vie revenue de tout,

Éclate de beauté.

La chaleur enveloppe les arbres et les corps.

 

Je pose un ouvrage sur la table,

Qui murmure notre sortie de l’enfer.

 

Le parfum des lilas se mêlent à la pluie,

Entre deux coulées de neige

Une trêve verte.

 

27 juin 2018

 

 

 

 

 

 

 

 

La peau nue s’offre à l’air 

Libre

Le corps repose dans l’eau douce.

La pente hivernale était bien raide

La partie est finie

Un livre, des toiles exposées

L’effort s’ouvre sur le silence estival.

Hébétée de fatigue et de lumière,

Je me méfie des mots

Comme si le dit trahissait toujours 

Ce qui reste à vous dire.

 

 27 Juin 2018

 

 

 

 

 

Mer Adriatique oïl on canvas Mar Thieriot

Méditerranée oïl on canvas Mar Thieriot

Venise \ oil on canvas par Mar Thieriot

Adriatique -oil on canvas Mar Thieriot

Adriatique - !6x12 pouces par Mar Thieriot 24/02/2017

MER ADRIATIQUE

IMPRESSIONS HEUREUSES DE VENISE

ADRIATIQUE- 22/07/2017 16x12 pouces Mar Thieriot

QUITTER VENISE

 
Quitter Venise,
 
comme l’on se sépare
 
de son sang,
 
de sa mémoire
 
qui sillonne les pavés de la ville.
 
Pleurer de quitter
 
celle qui ne me lâchera plus
 
Au-delà des rêves survoltés et fiévreux.
 
Venise,
 
Si désespérément belle,
 
Lointaine,
 
Imprenable,
 
Inaccessible aux vers,
 
trahie dans les toiles,
 
les histoires...
 
Venise,
 
Plus proche qu’une famille,
 
Venise
 
Lionne rugissante
 
que l’on désire ardemment
 
Plus puissante que les vagues
 
qui te blessent,
 
Citta
 
D’où l’on ne part jamais
 
complètement
 
car les veines des canaux
 
se battent
 
dans nos pouls.
 
tous droits réservés

 

VENISE 12 JUILLET 2017

Venise... Je n'ose t'écrire.Nous arrivons par voie maritime après avoir traversé l'Adriatique, au tout petit matin, au point d'un beau jour, tiède, estival où la ville éclata en couleurs féerique, rutilante de beauté. Tout est à voir, à éprouver, à connaître... J'ai longtemps attendu car je savais que je trouverai Venise entre la vie et la mort, comme une raison de rester, un peu encore, auprès de son art, auprès son empreinte, comme l'éfigie d'un lion gravée dans le cœur qui s'en ira serein après avoir rugi.

VENISE PALAIS DES DOGES

VENISE PALAIS DES DOGES

VENISE

VENISE

Canal de Corinthe Juillet 2017

Méditerranée 2017

ARRIVÉE PRÉVUE À VENISE LE 10 JUILLET- MERCI DE VOTRE PRÉSENCE À BIENTÔT !!

5 juillet en mer, les connexions sont plus difficiles... À bientôt.

3 Juillet 2017 La torride Athènes

Torride et superbe Athènes; la température avoisine les 45 degrés...Matinée d' émotion a revoir le Parthénon 37 ans plus tard... La conscience du passage inexorable des hommes et de ses monuments.

Je fis mon premier voyage en Grèce à 16 ans, en montant les marches qui menaient vers l'Acropole, un père houspillait sa fille qui rechignait à la visite et mon adolescence m'a été rendue d'une bouffée; la chaleur écrasante , l'ennui; les leçons arbitraires de mon père, Athènes enfin devenue magique grâce au filtre de la culture; me voici âgée philosophe béate devant la torride Athènes ne trouvant d'yeux que pour ces imposantes colonnes, comme si tous les morts me faisaient signe depuis elles: droits, fiers, surplombant la ville d'un passé irréprochable et vécu avec courage et sans équivoque; la clémence de Sénèque, le génie de Democrite, ou celui du courageux Socrate, ce père ou cette mère qui enfanta les philosophes à venir, Aristote et son lycée et bien entendu, Homère qui résonne dans les pas de la foule....Car c'est bien la poésie, ce sont les vers en premier qui ont rendu les grecs immortels.